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jeudi 21 novembre 2013

Je vomis, j'éternue même Paco Rabanne

J'avais promis à Alice, alors je me suis fait violence. Alice, c'est plus le genre Poison, chez Dior, elle est toute petite, elle est rousse, et si vous ne faites pas attention elle vous assomme à grand coup de mamelle. Et Alice, elle aime autant Jour d'Hermès (sa récente épiphanie olfactive survenue en farfouillant dans mes flacons perso) qu'elle deteste Lady Million, et puisque je me suis déjà épanchée sur Jour, elle m'a demandé de traiter Lady Million.


Lady Million est une ode à la vulgarité, un piedestal de pouf', l'essence d'un trait d'eye liner qui bave, d'une french manucure avec des strass, d'un jeans taille basse qui laisse délicatement apparaitre la ficelle de ce qui, ne nous le cachons pas, tient plutôt d'un leurre que d'un vrai sous-vêtement (en théorie ca ne me regarde pas mais reconnaissez que parfois quand ils dépassent sournoisement, on se sent observé).




Aromatic Elixir, Clinique
Regardons la base de ce viol olfactif (oui, Alice, pour toi je me suis laissé agresser la narine jusqu'a la nausée). La fondation de ce parfum c'est le patchouli, un élément qui a pourtant une certaine noblesse. Tiré d'une plante de manière pure, ce parfum m'évoque soit l'Inde profonde, soit la France du XIXème, les robes à l'antique légèrement transparente, le délicat mélange avec le parfum des roses du jardin de Joséphine Bonaparte, des rideaux de velours qui décorent un appartement parisien. Si les années 70 ont piégé cette odeur dans les cheveux des hippies, Aromatics Elixir de Clinique (big up à ma tatie, qui ne l'a d'ailleurs abandonné que pour Terre D'Hermès) l'avait remis à sa place dans la formation d'un parfum entetant mais divinement féminin. Alors dans ce cas, vous me permettrez d'apostropher Anne Filipo, Béatrice Piquet et Dominique Ropion (mes récents violenteurs) pour leur demander pourquoi. Pourquoi avoir recouvert cette jolie essence avec tout un tas d'autres essences (de l'orange, du gardenia, du jasmin, WTF ?) plus girly les unes que les autres au lieu de choyer le patchouli comme vous auriez du le faire en le coiffant de pétales douce afin que le parfum s'ouvre à nous comme une fleu-fleur ? Parce que ça se vend moins bien. 

Je vais me permettre d'ajouter un mot sur le flaconnage sensé évoquer un lingo d'or (référence nazi ou banque de France ? Bim. Point Godwin): ce parfum se sent suffisement, ce n'est pas la peine de faire en plus tout pour qu'il soit vu. Merci. 

jeudi 7 novembre 2013

Body, Burberry. Pourquoi ?


Burberry est une maison que je n’apprécie pas énormément, déjà en terme de couture. Ce qui m'agace c'est cette nécessite de placer sur un produit un motif reconnaissable qui permet à tout un chacun d'estimer le prix de votre sac / manteau / chemise (rayez la mention inutile). Leur parfumerie est à l'égale de leur vêtements, inélégante et reconnaissable.
Je suis snob, j'aime les parfumeurs parfumeurs et les marques de vêtements qui se lancent sans avoir la moindre connaissance dans un art qu'ils ne maîtrisent pas pour des raisons purement pécuniaire, hé bien ça me court doucement sur le haricot. Si Hermès trouve grâce à mes yeux c'est que mon bien aimé, mon adoré, mon fantasme absolu, délicieux et divin Jean Claude Ellena travaille pour eux, créant maintes œuvres d'art qui se logent avec efficacité dans nos nez et nos cerveaux.
Burberry a, contrairement au susnommé Hermès, fait n'importe quoi et, dans la lignée de Guess, produit de nombreuses horreurs. Si certaines sont moins catastrophiques que d'autres (il y a un moment ou, quand on touche aux basiques, il est difficile d'en faire quelque chose qui agresse le peu d'humanité qu'il reste chez les gens qui s'offrent ce genre de travail), Body est probablement ce qu'ils ont fait de pire en terme de jus pour femelle. Sensé titiller le mâle, le sucre est très utilisé dans les mauvais parfums sous-prétexte de luxe et de sensualité (utilisé ici pour souligner la pêche et la vanille). J'aimerai rappeler à nos amis parfumeurs que l’exploitation de la betterave dans l'Aisne, la Picardie et la marne (sexy!), régions de notre beaux pays, fout un colossal taquet à l'exotisme qu'est sensé évoquer cette odeur de caramel qui n'est finalement nullement tirée d'une canne à sucre de l'exploitation de Ma'âme Sc'ârlett.
 .


Je ne m'étendrait pas sur le flaconnage suggestif dans lequel a été enfermé ce pseudo vin érotique, si toutes les maisons ne font pas d'effort de création important quand on touche au contenant, Burberry aurait pu se passer de cette forme, n’ayons pas peur des mots, carrément phallique.  

mercredi 6 novembre 2013

l'Ode à la Féminité pure

Je connais Féminité du Bois depuis plus de quinze ans et cette merveilleuse ode à la femme n'a pas pris une ride depuis. Cette œuvre est une révolution et ce jus est à la parfumerie ce que Phidias est à la sculpture antique, ce que Katsumi est au porno, ce que Rubens est à la représentation de la cellulite : une référence, un jalon. Personne jusque la n'avait osé pour un parfum de femme parier sur autant de bois qui semblait plutôt masculin : historiquement parlant, femme et bois ne font pas excellent ménage si on passe sur la découverte des tout premiers godemichés. On n'est pourtant pas étonné de trouver cette merveille chez Lutens, une maison qui ose de manière absolue toutes les associations. Si, dans la majorité des cas, ils se dépatouillent pour sortir quelque chose d'excellent, parfois on assiste à des légers ratés comme Vitriol d’œillet qui, sans être mauvais, est pour moi très écœurant.




La formule de ce parfum avait été racheté par Shisheido qui avait réalisé pour ce délicieux jus de bois un flacon d'une sensualité frappante, comme un millier de chutes de reins réunies en une seule courbe. Malgré le fait que j'aime le flaconnage très sobre de Lutens (dans lequel est présenté Féminité du Bois aujourd'hui puisqu'il a été récupéré par sa maison originelle), je regrette cet étui qui en disait tellement sur l'essence que l'on trouvait à l'intérieur. Ce parfum délicat sans être trop léger ressemble à la gracieuse signature d'une précieuse : c'est une marque reconnaissable entre toutes pour celle qui le porte et personne, jamais, ne pourra nier son élégance.