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mardi 1 avril 2014

Pourquoi toi, blonde mini-shortée du métro, tu n'as pas réussi à obtenir ce job de caissière à Cora.

     J'aimerai avant tout préciser que je n'ai rien contre la caissière de Cora, loin de la. Et c'est bien l'un des sujets de fond de cet article passionant: ces jobs sont pris d'assaut, par nous autres étudiants, et par tout être humaine qualifié ou non qui galère sa mère à trouver du boulot et a besoin d'un salaire. Ce qui explique pourquoi un doctorat en biochimie peut te permettre d'acceder à ce poste si convoité. 
Alors oui, quand je t'ai entendu, toi la cagole du nord (c'est la version fricadelle), te plaindre à hauteur de 82 décibels à ta copine décolorée du fait que "t'façon ils prennent qu'au piston" au milieu de mon wagon de métro un soir à 18h30 ou j'étais de mauvaise humeur, j'ai eu envie de venir te voir pour t'expliquer. Le manager de grande surface est muni de recepteurs sensoriels, comme toi, comme moi, comme mon chien. Enfin quand je dis comme toi c'est une supposition raisonnée mais à bien y reflechir j'en doute considérant l'effluve d'Amor Amor dont tu INNONDAIS mon espace personnel et celui de ving deux autres personnes qui ont partagé avec moi la douleur d'un déplacement un tranport en commun. Quelle qu'ait été ta tenue, même si tu as porté un tailleur Chanel, le fait de polluer le reste du monde avec un mauvais parfum est impardonnable et, je te le dis, quand on travail au contact de public, ça peut être redhibitoire. 
     De manière générale, je me badigeonne les aisselles avec le pinceau de l'indifférence que toi, personne qui pourrait potentiellement lire ce que je raconte, porte un parfum que je n'aime pas, voir un mauvais parfum, tant qu'il reste dans ta sphère personnelle à toi même. Je classe ainsi ensemble la bourgeoise de cinquante-cinq ans qui porte Opium d'YSL (et pourtant j'aime beaucoup Opium) comme un militaire coréen arbore ses médailles, toi, cagole du métro, qui t'innonde d'Amor Amor (Cacharel) / La Petite Robe Noire (Guerlain) / Manifesto (YSL) et même toi, qui porte des cols V plus que col V, des casquettes, ton téléphone dans une pochette autour de ton cou, et Scorpio. D'ailleurs, je conçois que mes parfums chéris ne plaisent pas à tous, et c'est en partie pour cette raison que je ne me baigne pas dedans: l'élégance de n'importe quel parfum, au dela de la composition, c'est la manière dont vous le portez, comme dirait Christina, "la mini joupe c'est pas voulgaiiiiire si tou la porte pas avec des chaûssures à talooons". 

jeudi 23 janvier 2014

Le cosmétique est-il le support d'une reflexion sur la popularisation de la parfumerie de ta soeur ?

     N'ayant pas tracé une ligne depuis deux mois, je m'attelle à ce nouvel article sans plus d'inspiration que si je sortais d'un cours sur le portrait commercial dans l'art hollandais du XVIIème siècle. La joie.

     Je n'avais pas envie d'écrire sur un parfum, et finalement je préfère aborder le problème du parfum que l'on peut trouver dans les cosmétiques. Autre source de viol olfactif, le cosmétique est, par essence, parfumé. Difficile de faire dans l’originalité en terme de forme ou de couleurs quand on parle d'une crème ou d'une poudre. Le dernier espace d'expression reste alors le parfum. Ces produits sont donc le champs d'expérimentations et de mélanges étranges type camomille-banane-tiaré ou thé au jasmin-fraise-roti de veau. Si l'on assiste à des réussites effectives comme la merveilleuse Crème Fraiche chez Nuxe, délicatement parfumée à la fleur d'oranger qui lui donne l'image d'un luxueux onguent XIXème siècle, ou la pluc récente Crème généreuse pour le corps BC.301 de chez Blanc Cachemire dont l'odeur légèrement acre n'en est pas moins agréable et fraiche, soutenue au fond par un touche d'amande amère qui donne également une dimension onéreuse à ce produit somme toutes abordable, on trouve aussi de merveilleux ratés. 




     Ayant les cheveux abîmés par les colorations (ce qu'il ne faut pas faire pour être rousse) je teste régulièrement tout un tas de produit pour faire un bouche à bouche à ma masse capillaire maltraitée. J'ai acquis voila trois jours l'Huile sublime nutri-régénérante de Dessange. Le resultat étant satisfaisant, je ne l'ai pas jeté tout de suite hors de portée de mes narines, pourtant croyez bien que j'en ai eu envie. Parfumé avec un mélange noix de coco - fleur de tiaré (enfin d'après mon appréciation personnelle) le fumet de ce produit fait vomir. Clairement. C'est typiquement le genre d'odeur que vous dénicherez entre les odeurs de sueur et de cyprine dans les toilette d'une boite trOo Swaggyswag t'sais, trop sucré, profond et gras, j'en suis venue à mettre ce produit sur mes cheveux mouillés pour que le parfums ne reste pas (parce qu'évidement impossible de porter un vrai parfum quand vos cheveux trimballent cette horreur). 

La conclusion est donc celle ci: les cosmétiques peuvent gacher un parfum avec une odeur trop prononcée, le risque est de faire tourner ce jus que vous aimez tant et tout ça a cause de vanille de synthèse, quel dommage. Mieux vaux selectionner des cosmétiques aux parfums sobre qui ne restent que quelques instant sur votre peau, privilégiant ainsi les vraies oeuvres de la parfumerie. 


jeudi 21 novembre 2013

Je vomis, j'éternue même Paco Rabanne

J'avais promis à Alice, alors je me suis fait violence. Alice, c'est plus le genre Poison, chez Dior, elle est toute petite, elle est rousse, et si vous ne faites pas attention elle vous assomme à grand coup de mamelle. Et Alice, elle aime autant Jour d'Hermès (sa récente épiphanie olfactive survenue en farfouillant dans mes flacons perso) qu'elle deteste Lady Million, et puisque je me suis déjà épanchée sur Jour, elle m'a demandé de traiter Lady Million.


Lady Million est une ode à la vulgarité, un piedestal de pouf', l'essence d'un trait d'eye liner qui bave, d'une french manucure avec des strass, d'un jeans taille basse qui laisse délicatement apparaitre la ficelle de ce qui, ne nous le cachons pas, tient plutôt d'un leurre que d'un vrai sous-vêtement (en théorie ca ne me regarde pas mais reconnaissez que parfois quand ils dépassent sournoisement, on se sent observé).




Aromatic Elixir, Clinique
Regardons la base de ce viol olfactif (oui, Alice, pour toi je me suis laissé agresser la narine jusqu'a la nausée). La fondation de ce parfum c'est le patchouli, un élément qui a pourtant une certaine noblesse. Tiré d'une plante de manière pure, ce parfum m'évoque soit l'Inde profonde, soit la France du XIXème, les robes à l'antique légèrement transparente, le délicat mélange avec le parfum des roses du jardin de Joséphine Bonaparte, des rideaux de velours qui décorent un appartement parisien. Si les années 70 ont piégé cette odeur dans les cheveux des hippies, Aromatics Elixir de Clinique (big up à ma tatie, qui ne l'a d'ailleurs abandonné que pour Terre D'Hermès) l'avait remis à sa place dans la formation d'un parfum entetant mais divinement féminin. Alors dans ce cas, vous me permettrez d'apostropher Anne Filipo, Béatrice Piquet et Dominique Ropion (mes récents violenteurs) pour leur demander pourquoi. Pourquoi avoir recouvert cette jolie essence avec tout un tas d'autres essences (de l'orange, du gardenia, du jasmin, WTF ?) plus girly les unes que les autres au lieu de choyer le patchouli comme vous auriez du le faire en le coiffant de pétales douce afin que le parfum s'ouvre à nous comme une fleu-fleur ? Parce que ça se vend moins bien. 

Je vais me permettre d'ajouter un mot sur le flaconnage sensé évoquer un lingo d'or (référence nazi ou banque de France ? Bim. Point Godwin): ce parfum se sent suffisement, ce n'est pas la peine de faire en plus tout pour qu'il soit vu. Merci. 

jeudi 7 novembre 2013

Body, Burberry. Pourquoi ?


Burberry est une maison que je n’apprécie pas énormément, déjà en terme de couture. Ce qui m'agace c'est cette nécessite de placer sur un produit un motif reconnaissable qui permet à tout un chacun d'estimer le prix de votre sac / manteau / chemise (rayez la mention inutile). Leur parfumerie est à l'égale de leur vêtements, inélégante et reconnaissable.
Je suis snob, j'aime les parfumeurs parfumeurs et les marques de vêtements qui se lancent sans avoir la moindre connaissance dans un art qu'ils ne maîtrisent pas pour des raisons purement pécuniaire, hé bien ça me court doucement sur le haricot. Si Hermès trouve grâce à mes yeux c'est que mon bien aimé, mon adoré, mon fantasme absolu, délicieux et divin Jean Claude Ellena travaille pour eux, créant maintes œuvres d'art qui se logent avec efficacité dans nos nez et nos cerveaux.
Burberry a, contrairement au susnommé Hermès, fait n'importe quoi et, dans la lignée de Guess, produit de nombreuses horreurs. Si certaines sont moins catastrophiques que d'autres (il y a un moment ou, quand on touche aux basiques, il est difficile d'en faire quelque chose qui agresse le peu d'humanité qu'il reste chez les gens qui s'offrent ce genre de travail), Body est probablement ce qu'ils ont fait de pire en terme de jus pour femelle. Sensé titiller le mâle, le sucre est très utilisé dans les mauvais parfums sous-prétexte de luxe et de sensualité (utilisé ici pour souligner la pêche et la vanille). J'aimerai rappeler à nos amis parfumeurs que l’exploitation de la betterave dans l'Aisne, la Picardie et la marne (sexy!), régions de notre beaux pays, fout un colossal taquet à l'exotisme qu'est sensé évoquer cette odeur de caramel qui n'est finalement nullement tirée d'une canne à sucre de l'exploitation de Ma'âme Sc'ârlett.
 .


Je ne m'étendrait pas sur le flaconnage suggestif dans lequel a été enfermé ce pseudo vin érotique, si toutes les maisons ne font pas d'effort de création important quand on touche au contenant, Burberry aurait pu se passer de cette forme, n’ayons pas peur des mots, carrément phallique.  

mercredi 6 novembre 2013

l'Ode à la Féminité pure

Je connais Féminité du Bois depuis plus de quinze ans et cette merveilleuse ode à la femme n'a pas pris une ride depuis. Cette œuvre est une révolution et ce jus est à la parfumerie ce que Phidias est à la sculpture antique, ce que Katsumi est au porno, ce que Rubens est à la représentation de la cellulite : une référence, un jalon. Personne jusque la n'avait osé pour un parfum de femme parier sur autant de bois qui semblait plutôt masculin : historiquement parlant, femme et bois ne font pas excellent ménage si on passe sur la découverte des tout premiers godemichés. On n'est pourtant pas étonné de trouver cette merveille chez Lutens, une maison qui ose de manière absolue toutes les associations. Si, dans la majorité des cas, ils se dépatouillent pour sortir quelque chose d'excellent, parfois on assiste à des légers ratés comme Vitriol d’œillet qui, sans être mauvais, est pour moi très écœurant.




La formule de ce parfum avait été racheté par Shisheido qui avait réalisé pour ce délicieux jus de bois un flacon d'une sensualité frappante, comme un millier de chutes de reins réunies en une seule courbe. Malgré le fait que j'aime le flaconnage très sobre de Lutens (dans lequel est présenté Féminité du Bois aujourd'hui puisqu'il a été récupéré par sa maison originelle), je regrette cet étui qui en disait tellement sur l'essence que l'on trouvait à l'intérieur. Ce parfum délicat sans être trop léger ressemble à la gracieuse signature d'une précieuse : c'est une marque reconnaissable entre toutes pour celle qui le porte et personne, jamais, ne pourra nier son élégance.



jeudi 17 octobre 2013

Il devrait porter Terre d'Hermès.

Hier soir, j'étais triste. Comme tout être humain qui se respecte je suis allée noyer mon chagrin dans l'alcool puisque à défaut de m'enivrer de poésie comme le souhaiterait le plus grand des poètes maudits, j'ai préféré la bière, délicat breuvage de nos consanguines contrées. Nord Power. J'y suis allée avec un camarade cher à mon coeur et je me suis fait cette reflexion alors qu'il m'offrait ma troisième pinte: il ne porte pas de parfum, je crie au scandale, je meurs, je suis assassinée. 

Il devrait porter Terre d'Hermès. Pourquoi ? 

D'abord parce que Terre d'Hermès est une oeuvre olfactive de la même qualité que Jour, d'Hermès. Pas étonnant puisque c'est Jean Claude Ellena qui l'a réalisé, cet immense parfumeur qui avait également composé Jour (si un jour je croise ce type je crois que je ne pourrais pas m'empecher de lui sauter dessus en lui sussurant à l'oreille "oh oui jean claude parle moi de rose de mai pendant que tu me fesses"). Il faut considérer que Terre d'Hermès est en fait le pendant pour mâle de Jour (disons que ça se passe même plutôt dans l'autre sens puisque Terre date de 2006 alors que Jour est de 2012), ce sont donc deux parfums d'inspirations similaires dans le concept du "tu y trouve ce que tu as envied'y trouver", et si Terre est de base boisée, il est composé d'éléments plus surprenants pour un parfum masculin comme le pamplemousse ou la bergamote des notes de tête. 



Ensuite, parce que ce parfum lui irait bien. Je suis intimement persuadée qu'un parfum parle autant qu'un vêtement (une jeune femme à la mamelle expansive donc la chute de reins est délicatement décorée de fleurs et d'un tribal (parce que j'ai des origines bretonnes tu vois !) porte rarement autre chose qu'une horreur de base caramel vanille. Ouuuh le vilain stéréotype), et en ce sens le parfum parle de nous.

Terre d'Hermès raconte une forme de douceur et une capacité à comprendre et à parler d'originalité. 

mardi 27 août 2013

Chanel n°19, l'élégance absolue en flacon.

Le N°19 de chez Chanel est un bouquet de luxe. Avec un coeur de rose de Mai et d'iris de Florence (excusez du peu), c'est un parfum dont le caractère est inégalable. Loin de toutes les vomissures de Guess ou de Burberry, les parfums de la maison Chanel, et principalement ceux édités durant la vie de sa créatrice, sont des signatures en eux mêmes. Reconnaissable immédiatement, le N°19 est voulu par Melle Chanel dans la lignée du N°5, envoutant, innatendu et scandaleux. Si Ernest Beaux, créateur du N°5, ne faisait déjà plus partie de la maison Chanel lors de la création du N°19, son successeur, Henri Robert, a très bien su reprendre un flambeau pourtant difficile soulever.

Chanel N°19, 1970, Henri Robert et Grabrielle Chanel





Pour être honnête, je préfère le N°19 au     N°5. Le N°5, c'est le parfum de ma grand-mère, et si, comme tous les petits enfants, j'aime ma grand-mère, elle, comme toutes les grand-mères, est parfois un peu gonflante. Comme le Chanel N°5. Comment vous expliquer ? Le N°5, c'est la base de l'indentité de la parfumerie Chanel, c'est la première armure d'Iron Man dans le désert, excessivement efficace, très bien étudiée, incroyablement nouvelle. Le N°19 c'est la dix-huitième. Pas exactement la même bien que l'idée de base soit semblable, plus fin et infiniment plus moderne. Alors, quand je dis infiniment plus moderne, n'imaginez pas Alien de Mugler, je parle d'une modernité relative à celle du N°5, évidement.